La terre nue et riche du potager est propice à la présence d’herbes indésirables. L’emploi à répétition de désherbants pour les éliminer modifie et fragilise la structure du sol et détruit de nombreux organismes. A long terme, l’effet inverse à celui recherché se produit : la terre se tasse et les plantes cultivées sont asphyxiées tandis que les herbes indésirables, plus coriaces, en profitent pour se développer. Des solutions alternatives existent pour ne plus utiliser de désherbant.
La présence de la flore spontanée bouscule surtout les convictions esthétiques actuelles (« un jardin doit être propre ») plutôt qu’elle n’entame la productivité du potager. Beaucoup d’herbes dites « mauvaises » s’avèrent au contraire utiles pour abriter et nourrir les insectes auxiliaires, protéger le sol, améliorer sa structure et égayer le jardin.
Trop nombreuses, elles entrent en concurrence avec les légumes pour l’utilisation de la lumière, des minéraux et surtout de l’eau en période estivale. Loin d’être «mauvaises», elles sont simplement indésirables du fait de leur nombre en un lieu et à un moment donné. En laissant la flore spontanée dans le potager, on s’évite un important travail de désherbage, à condition qu’elle n’envahisse pas les cultures.
Ambroisie
Ce sont des espèces exotiques (non indigènes) dont l’introduction par l’homme sur un territoire menace les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques, économiques et sanitaires négatives.
Elles sont aujourd’hui considérées comme l’une des plus grandes menaces pour la biodiversité. Exemples en Rhône-Alpes : l’ambroisie à feuilles d’Armoise, la renouée du Japon, la berce du Caucase, le buddléia (arbre à papillons), la jussie (en milieu humide), la balsamine de l’Himalaya…
Que faire ?
Préférer des espèces locales lors de l’achat. Éliminer les plantes exotiques présentes au jardin et éviter leur propagation (graines, rejets…). L’élimination de l’ambroisie à feuilles d’Armoise est d’ailleurs obligatoire, les allergies dues à son pollen touchent 6 à 12 % de la population française.
Le faux semis : 15 jours avant de semer, le sol est préparé et arrosé pour faire lever les mauvaises graines du sol. Les plantules sont sarclées et le sol est légèrement ratissé. Ce dernier, nettoyé en surface, est ainsi prêt à accueillir les « vrais » semis.
Éviter la montée en graines des herbes indésirables afin de limiter leur dissémination.
Semer en rangs plutôt qu’à la volée pour faciliter le sarclage et pailler entre les rangs.
Maintenir le sol couvert avec un film géotextile, un paillage ou des engrais verts.
Faux-semis
Sarcloir et binette : pour couper les herbes folles au niveau du collet (bien affûter la lame).
Serfouette : outil « 2 en 1 » pour biner, tracer des sillons, aérer le sol…
Fourche-bêche : pour ameublir, aérer le sol et extraire les racines sans les fractionner
Grelinette ou fourche écologique : pour nettoyer en profondeur sans retourner les mottes de terre et sans déstructurer le sol.
Croc ou griffe : pour affiner le travail d’ameublissement.
Pour les jeunes plantules, désherber à la main ou à l’aide d’une binette ou d’un sarcloir. Agir par temps sec pour éviter leur ré-enracinement.
Pour les plantes à fort enracinement (chardon, ronce), des coupes régulières et fréquentes permettront d’épuiser leurs réserves.
Pour les plantes à rhizomes (liseron, chiendent), extirper les racines avec une fourche-bêche.
Plus efficace au stade plantule (2 ou 3 feuilles), il détruit les herbes par choc thermique :